L’INSTINCT COMME BOUSSOLE, LA CONFIANCE COMME MOTEUR
Aller là où on ne l’attend pas. Saisir les opportunités sans se retourner. Foncer. C’est ainsi que Manon Olivo avance, depuis toujours. À 30 ans, elle dirige Lor’SOLaire, une entreprise en pleine ascension dans le secteur du photovoltaïque. Le bâtiment, elle s’y est imposée sans chercher d’autorisation, quitte à bousculer quelques codes au passage. Un pari audacieux ? Sans doute. Mais pour elle, ce n’est jamais qu’une suite logique : celle d’un parcours où rien n’est figé, où chaque virage est une occasion d’apprendre, de construire et d’aller plus loin.
TROUVER SA VOIE, À CONTRE-COURANT
Née à Rouen, Manon grandit en Normandie avant de déménager à Nancy à 17 ans, suivant sa mère mutée. Curieuse, débrouillarde, mais peu attirée par l’école traditionnelle, elle se cherche un chemin qui lui correspond. Une chose est sûre : elle ne se voit pas enfermée dans un bureau. Son choix se porte sur un bac pro menuiserie, un virage inattendu dans une famille où personne ne travaille dans le bâtiment.
Loin d’être un hasard, cette orientation est un mélange d’intuition et de détermination. Ni l’avis des uns, ni les recommandations des autres ne l’ont influencée. « En troisième, je voulais bosser en crèche. Ma mère m’a dit de faire une école d’infirmière avant. Mon père m’a dit de faire un CAP. Je me suis débrouillée toute seule et j’ai choisi menuiserie », se souvient-elle.
Puis vient le premier vrai test : l’entrée dans le monde du travail. Elle décroche un stage chez Vosges Charpentes, sans savoir que cette expérience va tout bouleverser. Un mois suffit pour que son potentiel saute aux yeux de son patron, qui lui propose un contrat. Elle hésite. Elle avait un autre projet en tête, celui de devenir enseignante, mais la réalité du terrain lui plaît. Là où d’autres tâtonnent, elle fonce. Une semaine plus tard, sa décision est prise : elle restera.
« J’ai fait un bac pro menuiserie parce que je voulais surtout ne pas finir assise derrière un écran. »
OSER PRENDRE LA PLACE QUI ÉTAIT FAITE POUR ELLE
En quelques années, Manon s’impose dans un univers encore majoritairement masculin. D’abord comme conductrice de travaux, puis en intégrant un programme de formation au sein de la Fédération du Bâtiment, avec un objectif clair : se préparer à diriger une entreprise.
« Lors de mon premier entretien individuel, mon patron me demande où je me vois dans cinq ans. Je lui dis : à votre place. Une semaine plus tard, il me propose une formation pour y arriver. »
Une opportunité rare, qu’elle saisit malgré des circonstances personnelles complexes. À ce moment-là, elle est en pleine réflexion pour fonder une famille. Par souci de transparence, elle en informe son patron. Sa réponse ? « On trouvera une solution. Si tu es motivée, on le fait. » Aucune hésitation, elle avance dans cette aventure qui lui permet de concilier projet professionnel et maternité, sans renoncer à l’un ou l’autre.
Puis vient le grand saut. Créer sa propre structure. Lor’SOLaire naît en plein Covid, alors qu’elle jongle entre la gestion d’une entreprise naissante et celle de deux nourrissons. Une période éprouvante, mais révélatrice de sa capacité à tout mener de front.
PENSER IMPACT AVANT DE PENSER BUSINESS
Le photovoltaïque était une opportunité, mais aussi un choix aligné avec ses valeurs. Son engagement pour une approche plus responsable ne s’arrête pas aux projets de Lor’SOLaire. Dans son travail comme dans son quotidien, elle applique une démarche respectueuse de l’environnement, avec la même exigence et la même conviction. Pour elle, il ne s’agit pas seulement de développer une entreprise, mais d’agir avec cohérence à chaque niveau.
Aujourd’hui, Lor’SOLaire se déploie avec force sur son marché. Son plus grand accomplissement, pourtant, ce n’est pas uniquement sa réussite entrepreneuriale. C’est la fierté d’avoir créé de l’emploi et de le maintenir.
« Aujourd’hui, six familles vivent grâce à notre travail. Ça, c’est vraiment une fierté. »
DIRIGER, C’EST AUSSI SAVOIR LAISSER LA PLACE AUX AUTRES
Si elle a pu évoluer, c’est parce que quelqu’un a su reconnaître son potentiel et lui donner sa chance. Aujourd’hui, elle applique cette même philosophie avec son équipe. Son style de management est un mélange de confiance et d’instinct. « J’ai tendance à donner beaucoup de liberté dès le départ. Certains adorent, d’autres sont un peu perdus. Mais je crois que c’est comme ça qu’on permet aux talents de se révéler. » Elle mise sur l’autonomie, la capacité d’adaptation, et ajuste les rôles selon les forces de chacun. Une approche qui fait écho à son propre parcours, où la confiance reçue a été un véritable levier de progression.
Manon Olivo dessine son propre itinéraire, au gré des opportunités qu’elle sait saisir et des défis qu’elle choisit d’affronter. L’immobilisme n’a jamais fait partie de son langage, et elle avance avec une énergie qui ne connaît ni pause ni compromis. Il y a des trajectoires qui résonnent particulièrement, des façons d’entreprendre qui s’imposent par l’action et la cohérence. C’est cette dynamique que Section 4 partage et accompagne, des parcours où l’intuition, l’audace et l’exigence se conjuguent pour créer un élan qui transforme.